Trois-Rivières — Le Groupe Bellemare, qui offre des produits et services dans le domaine du transport notamment, a investi temps et argent pour s’assurer que ses employés soient en santé et heureux. Or, ces initiatives qui font le bonheur des travailleurs déjà en poste n’arrivent pas à séduire de nouveaux candidats. La Presse a visité le siège social situé à Trois-Rivières, dont l’aménagement est inspiré des plus belles usines et bureaux d’Europe et de l’Ouest canadien.
Ne cherchez pas la machine distributrice de boissons gazeuses ni des frites au menu de la cafétéria. Dans l’espace moderne et lumineux aménagé pour les repas, on ne propose que des plats santé et à petits prix. L’entreprise offre d’ailleurs des ateliers sur la nutrition pour aider ses employés à adopter un mode de vie sain.
Dans un gymnase haut de gamme, un entraîneur privé veille à la motivation des troupes, tandis que les employés ont aux pieds des chaussures de sport faites sur mesure pour eux aux couleurs de l’entreprise. Un médecin vient sur place une fois par semaine.
« On voulait que les employés soient plus en santé et qu’ils aient des habitudes de vie plus saines, car santé égale productivité, affirme le président Jean-Luc Bellemare. On voulait aussi réduire le taux d’absentéisme. On a gagné notre pari. Nos employés sont plus souvent au travail. »
Le Groupe Bellemare, qui offre des produits et services diversifiés comme le transport hors norme, la location de conteneurs ainsi que des produits pour le sablage au jet, a aussi prévu un lounge et un espace à l’extérieur avec tables et parasols pour égayer les pauses de ses employés.
LA SURENCHÈRE
Si l’enthousiasme de la plupart des employés est contagieux, il n’atteint pas certains postes manuels qui ne requièrent aucun diplôme. Lors de notre passage, l’ensacheur de béton venait de partir pour une autre entreprise qui lui offrait 4 $ l’heure de plus. Groupe Bellemare a dû faire appel à une firme pour le remplacer.
« On a des gens qui demandent jusqu’à cinq semaines [de vacances] en commençant, raconte Linda Boisvert, directrice des ressources humaines. On ne peut pas donner plus de vacances et un meilleur taux horaire aux nouveaux alors que nos fidèles employés n’ont pas ces conditions-là. On veut s’assurer qu’il y ait une équité tout en étant compétitifs sur le marché. »
« On n’ajoute jamais de salaire, assure le président Jean-Luc Bellemare. On ne croit pas que l’argent est une motivation, mais un résultat. Le salaire n’est pas la solution à la pénurie. Par contre, on offre des horaires flexibles, on ajoute des semaines de vacances et des journées flottantes. »
Parmi les solutions pour contrer la pénurie, Groupe Bellemare songe actuellement à l’automatisation, la robotisation, l’intégration des handicapés et l’immigration.
« On a remarqué qu’il y a de la main-d’œuvre de disponible, mais elle est peu présente et peu intéressée. Ici en Mauricie, on a des jeunes voyageurs et non travailleurs. C’est un peu ironique. Pendant que la jeunesse visite l’Asie, on tente d’engager de la main-d’œuvre étrangère », lance le président.